OZ désherbe les légumes bio du Jardin de Valentin

Épisode #2

Retour post-saison à Saint-Georges, pour découvrir comment se porte le Jardin de Valentin, dont Oz arpente les rangs de cultures en bio depuis maintenant un an. Prise en main de la machine, adaptation des journées de travail, idées d’améliorations et futurs projets… le maraîcher fait le point sur cette première année de cohabitation avec son robot de désherbage.

Depuis qu’il a repris l’exploitation familiale consacrée à la culture des céréales, du tabac et des asperges, Valentin Goutouly développe et diversifie la partie maraîchage en bio, sur 2,5 ha de parcelles. Au printemps, il avait mis Oz au travail sur ses rangs de fèves, d’ail, d’oignons, de petits pois. Le désherbage étant jusque-là réalisé à la bineuse et à la houe, il s’agissait pour lui de se libérer du temps pour d’autres tâches sur la ferme.Cet été, les campagnes de désherbage se sont poursuivies sur les cultures de saison. Le robot tourne une à deux fois par semaine, en alternance sur les différentes parcelles plantées en ligne de Valentin : « Oz a désherbé les choux, les poireaux, les céleris… je ne l’ai pas encore utilisé sur les pommes de terre car elles sont buttées, ce qui est un peu plus délicat à mettre en place. En fonction de la météo, de la repousse de l’herbe, des arrosages, je le fais passer tous les 10 jours en moyenne sur chaque culture, pour limiter l’enherbement ».

S’adapter à OZ et… adapter OZ !

Le robot s’est facilement intégré à l’organisation du quotidien, car Valentin anticipe les arrosages en fonction du désherbage à prévoir, met Oz en parcelle le matin avant d’aller récolter plus loin, bref, a trouvé un rythme qui lui permet de l’inclure efficacement dans le déroulement des journées de travail. Au terme de ces deux saisons (printemps et été) à manier Oz, le maraîcher bio est aussi en mesure d’en tirer de premiers enseignements. Son maître-mot? S’adapter. Il note par exemple qu’un sol un peu irrégulier peut influencer l’homogénéité du désherbage, le rang de gauche étant parfois mieux désherbé que celui de droite et inversement, ce qui l’oblige à passer deux fois pour être certain que le désherbage soit le plus précis
possible. « À moi d’essayer d’apporter les modifications nécessaires lors de la préparation des parcelles pour l’année
prochaine ! »

Valentin a aussi eu l’occasion de réfléchir aux optimisations qu’il aimerait voir sur le robot. « J’ai rencontré un petit souci lors du demi-tour réalisé sur une parcelle légèrement en pente. L’idéal pour moi serait de modifier la programmation de cette manœuvre pour qu’elle intervienne un peu plus tard, quitte à ce que je crée une tournière un peu plus large ».

« OZer » faire confiance

Et puis, Valentin Goutouly le reconnaît, il faut oser faire confiance et se lancer. Pas toujours simple avec une machine autonome. « Au début on est un peu craintif, on a peur qu’il occasionne des dommages. Je suis beaucoup resté sur la parcelle qu’il était en train de désherber, pour garder un œil sur lui. Mais j’en profitais pour faire autre chose : quand il passait sur les fèves, je ramassais les haricots à côté. C’est déjà un avantage considérable de n’avoir besoin que d’une personne pour le surveiller tout en récoltant des légumes à la fois ! »

Il a déjà en tête les modifications qu’il souhaite apporter à son exploitation pour optimiser l’utilisation du robot. Une parcelle plus plate pour éviter les problèmes de demi-tour, des lignes ininterrompues de la même variété sur 100m de long pour qu’Oz travaille d’un seul tenant, et diminuer les demi-tours. « Je vais aussi tester tous les outils déportés qui équipent Oz, notamment la herse-étrille sur les cultures d’ail et d’oignons, pour aller travailler sur le rang en plus de l’inter-rang. Je ne l’ai pas encore fait par manque de temps, mais cela m’évitera de reprendre à la main ou à la houe ».

Valentin Goutouly est content d’avoir consacré du temps à la prise en main de son robot et se dit satisfait des résultats déjà observés. « Je pense que c’est un outil qui a de l’avenir, auquel il faut laisser sa chance. Mon grand-père est le premier à avoir eu un tracteur dans la commune. À l’époque, tout le monde lui disait « ça ne sert à rien » et aujourd’hui tout le monde en a un. Qui sait si ce ne sera pas la même chose pour les robots ? »

En savoir plus sur le robot de désherbage Oz.