Dino part à la conquête du poireau

Dino a fait une escale en Loire Atlantique chez Légumaloire cette année. L’exploitation détient des parcelles en cultures conventionnelles et biologiques. Mâche, radis, poireaux, fenouils, navets et jeunes pousses sont cultivés sur 150 hectares par une quarantaine de salariés, sans compter les saisonniers. L’objectif pour Naïo Technologies était d’essayer le robot sur poireaux. Benjamin Clavet, chef de culture dans la structure bio du Groupe Légumaloire revient sur le parcours de Dino. Beaucoup de positif et des perspectives pour le futur au menu.

Dino, aussi efficace que la bineuse sur poireaux

« Le désherbage du poireau se fait de façon mécanique chez Légumaloire. On utilise généralement une herse étrille sur 2 passages en début de culture, puis une bineuse. Parfois un passage à la main est nécessaire pour enlever les mauvaises herbes sur le rang ». Mais cette année, les machines tractées sont restées au hangar pour un test sur 2 hectares. 
C’est Dino, avec ses socs et ses doigts Kress qui a géré le désherbage du poireau. « Trois passages ont été réalisés sur les planches ». Le résultat est à la hauteur des espérances. « Parfois en binage classique, il y a besoin de repasser en manuel au moins une fois pour désherber le rang de poireau. Avec Dino, ça n’a pas été le cas cette année. C’est un point positif. » Pour Benjamin Clavet, « le guidage est fonctionnel et la translation sur le rang marche bien. Le désherbage est aussi efficace que le binage classique ». 

Un travail en commun pour l’adaptation du robot

Le travail de Dino a nécessité une adaptation à la fois du robot et des parcelles. Les cultures étant irriguées, il a fallu effectuer quelques changements pour que la largeur convienne à la structure des plantations et la position des cannes d’irrigation. Benjamin Clavet pense aussi que l’exploitation et les structures des parcelles doivent s’adapter au passage du robot. « Les bouts de parcelles sont parfois humides et pas toujours plats. Pour continuer avec Dino, nous devrons faire des efforts là-dessus. »
Le type de sol nécessite des interventions spécifiques. Dans l’un des essais de Légumaloire, la texture est plutôt limoneuse. Cette année, au printemps, le chef de culture a noté beaucoup d’épisodes de pluies, parsemés de périodes sèches. « Cela a occasionné des reprises en masse ». Il a fallu gérer la battance avec un passage de bineuse à 15-20 cm de profondeur. Le développement d’un outil sur Dino pour faire cela serait positif.

Vers plus de polyvalence

Benjamin Clavet réfléchit déjà à d’autres utilisations avec Dino. Avec quelques adaptations sur le robot, il serait possible d’aller vers plus de polyvalence et une autonomie totale. 
 Il verrait bien la machine dans d’autres cultures. « Un test sera bientôt réalisé sur carotte et je suis intéressé pour l’utiliser sur des cultures semées de manière très resserrée, type radis ou mâche ». A noter que ces cultures sont semées à 2 cm d’écart sur le rang.
 Au niveau de la mâche, « l’itinéraire technique classique se fait grâce à des outils dégageant de la vapeur. Le coût du carburant et de la main d’œuvre est très important, sans parler du temps nécessaire à l’hectare : environ 40 heures ! ». Utiliser Dino réduirait ces coûts sans aucun doute
 Il voit également d’un bon œil les développements potentiels en termes de semis avec Dino. Intégrer un semoir sur le robot permettrait de gérer au mieux le positionnement et la réalisation de la carte de la parcelle, en plus de diminuer les charges de mécanisation.
 Le Groupe Légumaloire est d’ores et déjà enthousiaste à l’idée de continuer les essais l’année prochaine et ce, « sur une surface plus importante ».