Oz aux petits oignons avec la FNAMS

Oz se lance dans les cultures en production de semences. Leurs cycles longs peuvent expliquer à eux seuls l’intérêt de son utilisation en comparaison avec des outils mécaniques tractés. Serge Bouet, ingénieur régional à la FNAMS (Fédération Nationale des Agriculteurs Multiplicateurs de Semences) répond à nos questions dans le cadre du projet Agrosem.

Agrosem : se passer des produits de synthèse en production de semences

« Les cahiers des charges des agriculteurs multiplicateurs de semences sont très précis en termes de pureté variétale ». Pour Serge Bouet « la validité du contrat passé entre le multiplicateur et son établissement relai est en jeu ».
Écarter les graines d’adventices des lots certifiés est une obligation qui paraît pourtant de plus en plus complexe à gérer. En cause : le retrait de substances chimiques et de la rareté des produits homologués pour de si petites surfaces.

« C’est dans ce cadre que la FNAMS a lancé le projet Agrosem. Trois de ses stations y travaillent, dont celle de Brain sur l’Authion, près d’Angers ». Les partenaires sont l’INRA, l’Ecole d’Agriculture d’Angers, la Chambre d’Agriculture des Pays de Loire, Acta, Arvalis et l’UFS (Union Française des Semenciers). « L’objectif est de proposer des itinéraires techniques 100% sans produits de synthèse à l’aide du biocontrôle, du désherbage mécanique, de la rotation culturale et la gestion des auxiliaires ». Seront étudiés les itinéraires mis en place, les coûts et les temps de travaux effectifs.

Interventions tardives en cycles longs et tassement réduit, en toute autonomie

« Pour l’instant, Oz travaille sur les 3 cultures à écartement les plus importants : oignon, haricot et betterave porte-graine. Le salissement des inter rangs y est une problématique importante, notamment sur oignon, à cause de la faible couverture par les cultures ». La FNAMS projette ensuite d’étudier Oz sur les autres cultures en rotation : fétuque élevée, blé, luzerne, sarrasin et pois.

L’intérêt de Oz est multiple. C’est d’abord un robot qui a bénéficié d’importantes innovations ces dernières années. « Nous l’avions essayé il y a 3 ans sur cultures porte-graines. L’intégration du GPS entre-temps a grandement amélioré la précision de ses interventions ».
Comparé à des outils tractés type tracteur et bineuse, il peut intervenir à tous les stades de la culture, même tardifs, et même lors qu’apparaissent les pompons sur oignon.

Pour Serge Bouet, l’avantage est aussi de pouvoir le faire passer rapidement après un épisode pluvieux, grâce à un poids extrêmement réduit.

Des exploitants intéressés et en attente des innovations qu’offre Oz

« Actuellement Oz travaille sur cultures sous abri. Il intervient tous les 8 à 10 jours en mélangeant la terre de surface, au plus près des rangs. Cela suffit pour déraciner les adventices à un stade très précoce, avec des outils comme des dents droites ou des socs. »

Pour l’ingénieur régional de la FNAMS, les résultats sont prometteurs et les potentialités du robot intéressantes et nombreuses. L’année prochaine les essais incluront peut-être un semis des graines directement à partir d’un semoir intégré à Oz. 

Pour intégrer le robot à son itinéraire technique, il conseille de repenser les parcelles en termes de structure. Le robot doit pouvoir parcourir les rangs et faire demi-tour. Cela signifie une préparation du sol adéquate, une gestion optimale des résiduset une surface nécessaire en bout de parcelle pour les manœuvres.

La FNAMS pense d’ores et déjà à la restitution des résultats à la profession, pourquoi pas à la réunion annuelle, mais aussi dans les divers supports mis à la disposition des techniciens ou des multiplicateurs.

Dans tous les cas, elle est partante pour continuer à cuisiner Oz aux petits oignons l’an prochain !