Interview de Joël Garraud, Responsable exploitation chez Bejo Sud

Chaque mois, retrouvez une parole de maraîcher qui vous raconte son quotidien, ses problèmes liés au sol, au désherbage, à l’inter culture… et ses solutions à tester !

Ce mois-ci, retrouvez Joël Garraud, responsable exploitation chez Bejo Sud, producteur de semences potagères traditionnelles et biologiques à destination des professionnels. Il nous parle de ses techniques de désherbage, et de sa problématique liée à des productions longues. Parole de maraîcher !

Présentez-nous votre exploitation en quelques mots…

Notre exploitation appartient à une société de semences potagères pour laquelle nous travaillons : Béjo. Sa superficie est relativement petite, avec 16,5 ha au total, dont 15ha en plein champs  et 1,5 ha sous serres. Située en plein milieu du Lauragais près de Castelnaudary, 9 permanents travaillent au quotidien sur cette exploitation dont des techniciens cultures sur 7 différents départements du sud de la France, une assistante administrative et moi-même. Nos productions sont des plants en mini motte cultivés en pépinière, et des graines de semence potagère cultivées en plein champs sous tunnel.

Compte tenu de votre contexte, quelle est votre principale problématique liée au désherbage ?

Nos productions sont mises en place pendant 6 mois à un an, ce qui représente une durée culturale très longue pour bonne maîtrise de l’enherbement, qui plus est sur des cultures irriguées ! Ce temps très long offre ainsi tout le potentiel à l’herbe de se développer largement, entre les rangs mais aussi sur les rangs de cultures.

A aujourd’hui, quelles sont les solutions que vous avez déjà testées, et quelle est celle qui répond le mieux à votre problématique ?

En effet, depuis quelques temps, nous avons fait le choix d’une plantation large (inter rangs) associée à du binage. Cependant, nous avons noté un problème récurrent de salissement des rangs, qui continue à voir se développer de mauvaises herbes très difficilement maitrisable avec la seule technique de binage ; ainsi, depuis un an, nous avons opté, en plus d’inter rangs élargis, pour des plantations sur paillage plastique et un binage inter planche mécanique avec un robot autonome (NDRL : le robot Oz, de Naïo Technologies).

Que pensez-vous de l’entrée de la robotique dans l’agriculture ?

Selon moi, la robotique est tout simplement incontournable dans l’agriculture raisonnée d’aujourd’hui. Le binage et le désherbage manuel, que nous devrions forcément effectuer si nous ne souhaitons pas utiliser de produits chimiques, sont devenus des tâches trop ingrates et surtout manquant d’efficacité. Le robot que nous avons dans notre exploitation nous permet, chez Béjo Sud, d’avoir des rangs très propres avec un effort limité.

Question bonus : pratiquez-vous l’inter culture ? Si oui, comment l’avez-vous mise en place ?

L’inter culture n’est pas vraiment possible dans la configuration actuelle de notre exploitation : avec des productions très longues (de fin Août à début Juillet, voire mi –août suivant), il est très difficile de mettre en place mise en place une inter culture, sauf des lentilles de Mars à Juillet.